Après le succès de l’apéro POPulaire #1 « La psychiatrie, déconstruire les préjugés », Champ libre poursuit son cycle de rencontres autour de la psychiatrie.

Alors que le confinement dure depuis plus d’un mois déjà, nous vous proposons de réfléchir au rôle de l’enfermement sur les troubles psychiatriques. Depuis le « Grand Renfermement » de l’âge classique décrit par M. Foucault, jusqu’aux décisions prises par le gouvernement depuis le mois de mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19, on vous propose de retracer ensemble les éléments qui motivent le législateur à choisir l’enfermement et les conséquences que ce dernier a sur notre santé mentale. « Pourquoi vouloir enfermer les fous ? », « Qui décide de l’internement ?», « Vais-je devenir fou.folle en restant enfermé.e ?» autant de questions qu’on creusera le

jeudi 30 avril, à partir de 19h30

pour l’apéro POPulaire désintox #2

« Interner, enfermer, confiner : les troubles psychiatriques entre quatre murs »

Confinement oblige, on vous propose un ApéroPOP à distance. On fera tout ce qu’on peut pour conserver l’ambiance malgré la distance qui nous sépare. Ca se passera via l’application ZOOM. Dans un premier temps, on vous proposera de plancher, par petits groupes, sur 5 questions que nous nous sommes posé.e.s sur le lien entre enfermement et psychiatrie. Puis, on approfondira vos questions à partir de quelques témoignages.

En amont on vous concoctera une petite vidéo pour expliquer les règles du jeu et le fonctionnement de Zoom.
Alors si vous vous intéressez à la question de la psychiatrie depuis plusieurs années, si vous êtes professionnel.le aguerri.e du milieu, ou ENCOREPLUS si vous ne connaissez rien au sujet, mais curieux.se d’en savoir plus et d’échanger sur le sujet,  rejoignez-nous !

Pour vous inscrire, rien de plus simple.

Remplissez le Google Form >>> ici <<<

Pour des raisons techniques, nous ne pourrons malheureusement accepter que 50 personnes. Donc n’attendez pas ! On vous enverra le lien du visio-apéro. Faites tournez. Invitez vos ami.e.s et vos grands-mères. Installez-vous dans votre canapé avec un petit verre et votre chat et c’est parti !

Yves, bénévole de Champ Libre s’est rendu à la Maison d’Arrêt de Bois d’Arcy pour accompagner Anne et Jeanne de l’association Théâtre des Merveilles pour un cycle de trois ateliers-théâtre. Au programme : improvisation, expression verbale et corporelle, et travail de textes. De beaux moments de partage, d’émotion, et beaucoup de rires. Anne et Jeanne nous racontent leur expérience…

Pouvez-vous nous présenter votre théâtre ?

Notre association Théâtre des Merveilles a pour vocation de permettre à tous, et en particulier aux personnes isolées, de se sentir mieux au quotidien pour mieux-vivre ensemble, grâce à la pratique théâtrale. Nous animons donc en binôme des ateliers-théâtre en faveur de tous les publics dits en difficulté : personnes réfugiées et demandeurs d’asile, personnes sans domicile, détenus et sortants de prison, personnes âgées, hospitalisées, jeunes en quartier prioritaire. Nous tentons, autant que possible, d’ouvrir les portes de nos ateliers au grand public afin de créer du lien entre personnes éloignées. Notre pratique permet ainsi de lutter contre l’isolement et contre l’exclusion culturelle.

Comment en êtes-vous arrivées à intervenir en détention ?

Dans notre démarche de casser les barrières avec les publics isolés, naturellement, les lieux fermés sont des endroits auxquels nous sommes sensibles. Dès la naissance de notre association Théâtre des Merveilles, nous pensions au milieu carcéral. La prison, le fait que les détenus soient coupés du monde, éveillait en nous le désir  de créer du lien avec eux. Nous avons du coup voulu rencontrer Champ Libre, et, parce que nous partageons des valeurs communes, naturellement, nous avons immédiatement souhaité collaborer ensemble. Là, nous avons mis en place un premier cycle d’ateliers-théâtre durant l’été à la Maison d’Arrêt de Bois d’Arcy.

Quel est votre objectif à travers ces ateliers-théâtre ?

Aucun participant n’avait fait de théâtre, donc c’est déjà l’occasion de leur donner un accès à cette pratique. Même sans expérience, ils ont tout compris directement. Nous avons été surprises de l’énergie incroyable qui s’est déployée là. De toutes nos expériences théâtrales, on a rarement vu une telle vitalité. Tous s’impliquent et donnent beaucoup d’eux-mêmes tout en s’amusant. C’est là le merveilleux pouvoir du théâtre !

Dans ce lieu « fermé » où les détenus vivent un quotidien difficile, le simple fait d’aller à leur rencontre et de leur donner l’occasion de s’exprimer librement (verbalement et physiquement) donne lieu à des moments de théâtre – et tout simplement de vie – absolument extraordinaires. Il y a une urgence parce que dans leur quotidien en détention, ils n’ont pas l’occasion de s’exprimer, d’être regardés et écoutés. Alors tout d’un coup, le fait d’être placés au centre de l’attention, d’être considéré et valorisé, de prendre le temps de ça, c’est énorme.

Qu’est-ce que vous avez apporté aux détenus ?

On a tous besoin d’écoute et d’attention, les détenus plus que personne, donc pouvoir leur apporter ça – entre autres – grâce au théâtre c’est merveilleux ! Ça a été une belle contribution pour eux parce que ça répond à une vraie nécessité à la fois de s’exprimer, de s’amuser, et de s’unir aux autres participants à l’atelier et à nous (personnes extérieures à la prison). Mais ce sont eux les plus à même d’en parler ! Nous avons pris note des témoignages qu’ils nous ont livrés lors du bilan. En voici quelques-uns :

« Le théâtre ça fait énormément de bien. C’est un apport énorme : on sort de nos cellules, on se change les idées, on construit quelque chose. Ça permet de mieux s’accepter, de mieux vivre la détention, réfléchir sur le passé et surtout sur l’avenir. »

« Le théâtre nous a permis de nous ouvrir, d’extérioriser ce qu’on a en nous. Jouer la vie, ça nous touche beaucoup parce qu’on en parle jamais, et c’est important. »

« Ça permet de mieux se connaître les uns les autres, de s’entraider et se sentir moins seul. »

« Ces ateliers-théâtre, ça nous a permis de nous évader, de sortir de « tout ça », de nous changer les idées, rencontrer des gens et créer des liens. »

« Ça permet de s’exprimer, on a le temps de dire ce qu’on a envie, ce qu’on ressent. Ça fait du bien, c’est positif. Jouer la vie ça fait réfléchir et ça permet de se sentir mieux. »

Enfin, les détenus qui sortent bientôt de prison nous ont fait part de leur souhait de participer à nos ateliers-théâtre hebdomadaires ouverts à tous à Paris. Ils savent qu’ils sont tous les bienvenus !

Les au-revoir ont été très émouvants. Mais nous garderons tout ça très fort en nous et nous allons continuer autant que possible à aller donner des ateliers-théâtre en détention, certainement avec Champ Libre.

Qu’est ce que ces ateliers vous ont apporté ?

Nous avons la sensation que cette aventure commune a été aussi riche pour les détenus que pour nous. Quand on sort de l’atelier, on ressent très fort l’apport que ça a été : on se sent chargées, enrichies. Et on a aussi la sensation d’avoir apporté quelque chose. C’est vraiment un échange d’égal à égal, et cette dimension là est absolument formidable. Ça a été une rencontre humaine et artistique très forte, bénéfique aussi pour les autres ateliers-théâtre que l’on anime. C’est donc aussi un grand apport pour notre association.

Grande soirée de lancement de Robins des murs, collectif de personnes détenues à la Maison Centrale de Poissy.

Quand ? Mardi 9 juillet à 19h30

Où ? à CoDesign-It, 10 rue Ambroise Thomas 75010

/ Pourquoi venir

Vous avez entendu parler du projet, ça vous parle et vous aimeriez savoir comment vous pourriez participer ? (En fait tout ça c’est parce qu’on cherche du monde pour nous aider hehe 😅)

Vous êtes ami.e ou membre de la famille des personnes détenues et vous aimeriez suivre le projet ?

Ca fait des mois que Irène, Gaëlle, Mai-Liên, Aurore et Martin vous parlent de ce projet et vous aimeriez savoir ce qu’elles.ils ont bien pu faire pendant tout ce temps ?

Où vous n’y connaissez rien mais l’idée d’un collectif en détention vous questionne ?

Vous êtes sportif et vous voudriez vous joindre à nous ?
(Ou un potentiel mécène ^^ on cherche aussi des gens pour nous soutenir💰)

VOUS ÊTES BIENVENU.ES pour vous joindre à nous pour cette soirée spéciale de lancement du site ROBINSDESMURS.FR (oui, oui !) et de la campagne de corwdfunding pour Association Aïda pour la lutte contre le cancer.

OBJECTIF : créer un réseau et une communauté forte en dehors de la prison pour soutenir les projets du collectif !

/ Robins des murs en quelques mots

Nous sommes un groupe de détenus sensibles aux difficultés des autres, et nous voulons participer à la société, malgré les murs.

Lors de chaque événement, nous sélectionnons une association qui bénéficie de l’intégralité des dons récoltés.

Nous sommes désormais lancés dans un nouveau défi sportif de plus grande ampleur, avec un nouveau partenaire : L’ASSOCIATION AÏDA, qui soutient les enfants touchés par le cancer.
L’événement se déroulera en octobre 2019 et prendra la forme D’UNE COURSE DE 24 HEURES, performance réalisée par l’un des membres de Robin des murs, qui passera le relais à une cinquantaine de participants pour UN SEMI-MARATHON DE 21 KM. Les participants seront à la fois des personnes détenues et des personnes de l’extérieur.

Pour plus d’infos sur la création du collectif et les actions passées >>> là !

C’est officiel : Champ Libre partagera un stand avec l’Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF) et Genepi France dans le Village Solidarité des Solidays 2017 du 23 au 25 juin prochain !

Pourquoi participer à Solidays ?

Les problématiques de santé, et notamment celles liées au VIH et au VHC, sont particulièrement importantes dans les milieux dans lesquels nous intervenons à Champ libre.

– Le taux de personnes touchées par le VHC en prison est 6 fois supérieur à celui de la population globale.

– Le taux de personnes touchées par le VIH en prison est elle plus de 8 fois supérieur à celui de la population globale (avec une prévalence particulièrement importante et inquiétante pour les personnes d’origine africaine)

– La prise en charge médicale en détention (du dépistage à l’accompagnement médical, jusqu’à la continuité des soins à la sortie de prison), bien qu’en voie d’amélioration, reste encore insuffisante.

– Près des deux tiers des personnes sans domicile fixe (SDF) s’adressant aux services d’aide déclarent au moins une maladie grave ou chronique, soit deux fois plus que l’ensemble de la population

La santé est un sujet intimement lié à la question des discriminations et du cumul des handicaps qu’endurent les personnes en détention ou sortants de prison, ou les personnes sans abris.

Pourquoi venir faire un tour sur notre stand?

Parce qu’on vous propose de :

– vous sensibiliser sur les inégalités : parmi les publics touchés par la maladie, les détenus, les sortants de prison et les SDF sont particulièrement vulnérables et fortement touchés,

– valoriser le lien social comme mode d’action / de lutte : le VIH/VHC sont des maladies qui isolent et qui marginalisent. Nous ne sommes pas tous médecins ou professionnels de l’insertion, mais en tant que citoyens (et homo sapiens dotés de deux jambes et d’une tête bien faite pour dépasser les frontières physiques et psychologiques), d’autres actions sont possibles !

– vous mobiliser (mais sans moraliser) : faire la preuve par l’action, qu’il est possible d’agir tout en s’amusant. S’engager, cela peut être aussi rencontrer, parler, apprendre, se divertir… Notre objectif est donc aussi de faire tomber les clichés du bénévolat sacrificielle qui peut être un frein à l’engagement du plus grand nombre !

« La prison, éternel marqueur gauche-droite »

A 10 jours du 1er tour des présidentielles, Mediapart nous livre une analyse détaillée des propositions des candidats en matière de politique pénale et carcérale. L’occasion pour les indécis de se faire un avis.

Les prisons débordent. Mais mandat après mandat, rien ne change. Que proposent cette fois les candidats ? Retrouvez l’article dans son intégralité version abonné ici.

Lors de notre dernière Assemblée Générale, nous avons planché par petits groupes sur des 5 problématiques, sélectionnées par les adhérents

  • Rendre le bénévolat plus gratifiant
  • Construire notre gouvernance
  • Consolider notre modèle économique
  • Se professionnaliser ? 
  • Permettre une meilleure participation des personnes détenues

 

  • Rendre le bénévolat plus gratifiant ?

Pour les participants, rendre le bénévolat plus gratifiant, c’est :

  • Adapter les formes d’engagement aux attentes de chacun ;
  • Accompagner le développement individuel/l’épanouissement personnel des bénévoles ;
  • Alléger/faciliter la vie des bénévoles Champ libre ;
  • Faire de la convivialité une priorité.

Pour ce faire, plusieurs propositions/pistes d’actions :

  1. Réaliser une cartographie des rôles/compétences pour identifier clairement l’ensemble des tâches assumées par les bénévoles Champ libre et envisager de nouvelles manières de les subdiviser, regrouper, déléguer… (ex : créer un pôle « communication » avec une responsable chef de file et un pool de bénévoles mobilisés au gré des besoins).
  1. Améliorer la lisibilité de notre organisation, clarifier la répartition des rôles.
  1. Bien cerner les envies/attentes, mais aussi les capacités de chacun.
  1. Mutualiser certaines actions/activités avec d’autres associations (ex : événements grand public, formation(s)…).
  1. Mettre en place des outils de gestion/coordination, (ex : doodle semestriel pour les interventions à l’Ilôt, annuaire des intervenants…).
  1. Instaurer des rendez-vous réguliers/à date fixe (ex : réunions de groupe tous les 1ers mardi du mois).
  1. Faire des réunions de groupe de vraies réunions d’échange et de travail (ex : une 1 ère heure d’échange et de discussion, une 2ème heure de « co-working » sur les projets Champ libre des uns et des autres).

 

Construire notre gouvernance 

Le Conseil d’administration

  • doit avoir une légitimité pour soutenir les projets
  • doit avoir un rôle politique : pour peser dans les décisions et gain de visibilité
  • doit être basé sur une base composite avec des profils variés

Les adhérents Champ libre

  • Multiplier et diversifier les modalités d’adhésion
  • But : maintenir les adhérents actifs et mobilisés (en dehors des réunions du CA et de l’AG annuelle)
  • Il y a des sujets, par exemple les thèmes évoqués lors de l’AG qui n’ont pu être traités, qui peuvent faire l’objets de commissions : Les petites Commissions Champ libre : une participation ponctuelle effectuée par des adhérents qui ont les compétences sur ces sujets; des réflexions pour alimenter les réflexions du CA / en complément des aspects opérationnels du bureau ; une capacité à inclure les adhérents dans une vision prospective de l’association.

Plusieurs options pour l’adhésion :

–       adhérents bénéficiaires

–       partenaires (institutions)

 

Consolider le modèle économique

  • Recherche de partenariats

– Institutionnels : Ministères justice (via les connexions avec les SPIP) et culture

– Autres acteurs non liés aux système carcéral -> mettre en avant des publics plus larges, pas seulements prisons

– Grandes entreprises : via les dispositifs RSE

–  Acteurs bancaires?

Il s’agit de bien exploiter les partenariats existants et de diversifier les guichets.

  • Équilibrer les sources de financement (voir quel argent on souhaite recevoir)

Garder un ratio public/privé, adhésions/subventions satisfaisant pour conserver son indépendance

Idée d’une charte de valeurs pour cadrer nos pistes de recherches et structurer nos partenariats

 

Professionnalisation

Que voulons nous faire de l’association ?

  • Idée de modéliser plusieurs scénarios de développement de l’association (avec ou sans salarié, type de contrat…)
  • Exercice de projection dans 3 à 5 ans
  • Estimer les besoins financiers de l’association (quel minimum indispensable pour une année d’activité)

Participation

Nous n’avons eu le temps d’aborder que les conditions de participation des détenus en prison.

Pistes :

  • essayer d’avoir plus de visibilité sur la constitution des listes de participants
  • travailler le contenu de la communication : comment toucher le plus de monde possible ?
  • adapter le contenu aux attentes des participants
  • communiquer plus globalement sur les actions de Champ Libre
  • avoir des relais en interne
  • aller voir les chefs de service à la fin de chaque séance et/ou aux surveillants pour leur parler de Champ libre (qui on est, ce qu’on fait)
  • essayer d’organiser ponctuellement une séance supplémentaire – cette séance serait animée par un détenu qui veut s’emparer de la thématique proposée.