Comment avez-vous rencontré Champ Libre ?
J’ai entendu parler de Champ Libre grâce à une amie fleuriste*, qui est intervenue en hôpital de jour, pour faire des bouquets de fleurs séchées. J’avais confié à cette amie mon intention de devenir art-thérapeute. J’ai contacté l’asso, j’ai participé à des réunions, et aux formations prison et psychiatrie en visio, avant d’intervenir au CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) l’Ilôt, pour des ateliers de cuisine, un dimanche par mois.
Sara, une bénévole avec qui j’ai sympathisé, m’a proposé d’animer un atelier dessin à l’UPAJA (Unité Passerelle Pour Adolescents et Jeunes Adultes), hôpital de jour pour adolescents. Nous avons proposé un cycle de 3 séances, et l’expérience nous a tellement plu que nous avons proposé un cycle similaire à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy.
Comment se sont déroulés les ateliers ?
Les ateliers durent deux heures.
A l’Ilot, nous cuisinons ensemble, avec deux ou trois résidents, puis nous prenons le temps de discuter pendant la cuisson, et nous invitons les résidents qui n’ont pas participé à se joindre à nous pour la dégustation (en général 6 à 8 personnes prennent part à la discussion/dégustation).
Pour les ateliers dessins, j’ai constaté à l’UPAJA qu’il fallait créer un cadre et un rythme, pour que les participants ne fatiguent pas. J’ai ainsi établi un programme, qui alterne entre moments de lâcher-prise avec une création libre, d’après l’imaginaire, et des moments de technique (perspective, proportions, croquis, mélange des couleurs… etc). Ces instants techniques de quelques minutes permettent aux participant de prendre un peu de recul par rapport à leur création, et d’y revenir avec plaisir. Je passe derrière chacun et j’adapte mes conseils en fonctions des besoins, des demandes et de la personnalité de chacun.
Que retenez-vous de l’expérience ?
Que ce soit à l’Ilot, à l’UPAJA, ou à Bois d’Arcy, les ateliers ont été des moments conviviaux très riches humainement. J’ai pris beaucoup de plaisir à échanger avec les participants, et à transmettre mes connaissances en cuisine, en dessin et arts plastiques. J’ai ressenti une grande satisfaction de la part des participants, un enthousiasme sincère, une envie d’apprendre et de créer. Ils nous ont témoigné beaucoup de reconnaissance, et nous ont fait part de leur désir de prolonger l’expérience.
* Ysé de Pampa, ce cycle de composition florale en psychiatrie a été raconté par ici !