Le 16 juin, Maï-Lien et Manon ont participé à une rencontre, organisée par les Anciens du GENEPI avec Adeline Hazan.
Mais…c’est qui Adeline Hazan ?
C’est l’actuelle contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Sa mission ? Veiller au respect des droits fondamentaux au sein des établissements qui accueillent des personnes privées de leur liberté : les prisons, les hôpitaux psychiatriques (lorsqu’il y a hospitalisation sans consentement), les commissariats, les centres de rétention administrative, les centres éducatifs fermés pour mineurs, les dispositifs de reconduite des étrangers…
Quels sont ses moyens d’action ?
Nommée pour 6 ans, elle accomplit sa mission en toute indépendance. Elle travaille avec une équipe composée d’une cinquantaine de personnes, qui sillonnent la France.
Ils peuvent choisir librement les établissements qu’ils visitent. Leur choix est cependant généralement guidé par les courriers qu’ils reçoivent (plus de 4 500 lettres par an, essentiellement de familles ou de personnes détenues, mais aussi de personnels d’établissement). Leurs visites peuvent être programmées (3 jours max avant) ou être inopinées. Ils ont accès à toutes les pièces utiles à l’exercice de leur mission, peuvent se rendre dans l’ensemble des locaux à tout moment (y compris la nuit et le week-end), s’entretiennent avec toutes les personnes qui leur paraissent utiles (les échanges restent confidentiels). Ils émettent par la suite un rapport aux ministres concernés et des recommandations publiques.
Parmi les sujets évoqués…
Lors de ce dîner en tête à tête (à 25 personnes), nous avons eu l’occasion d’échanger sur de nombreux sujets : la question de l’accès aux droits (notamment aux soins), le devoir de protection, la formation des personnels (et leur insuffisance numérique), l’impact des très courtes peines, le recul des droits fondamentaux depuis les attentats …
Quelques verbatims de la soirée…
« Il y a des progrès dans les lois, dans la réalité c’est autre chose. »
« Parmi les droits fondamentaux, celui de l’expression collective est très mal appliquée, voir inexistant »
« Pour les femmes détenues, c’est la double peine. Elles sont moins bien traitées, ont moins d’activités, moins la possibilité d’avoir accès aux soins, … »
« Les violences en prison sont importantes. On ne protège pas assez les détenus et la reconnaissance des violences physiques, verbales ou psychologiques est très rare. »
« Parmi les 70 000 détenus aujourd’hui, plus de 50 000 d’entre eux ont le droit de vote. J’avais proposé la mise en place de bureaux de vote en prison. L’expérimentation devait se faire, ça a été annulé. »